Le rôle des obligations vertes dans la transition vers une économie durable. Investissements durables, obligations vertes, finance verte, conservation de l'environnement, réduction de la déforestat...
- Luciana Lanna
- 24 nov. 2024
- 4 min de lecture
Luciana Lanna, associée dans le domaine environnemental de Vieira Rezende Advogados, raconte dans cet article
sur les options disponibles pour lever des ressources via des obligations durables et comment cela
le marché peut être encouragé.

Les obligations vertes sont des titres de créance que les entreprises, les gouvernements ou les banques peuvent émettre pour lever des fonds sur le marché. Le marché de la dette est crucial pour l’économie mondiale, car sa robustesse réduit la dépendance à l’égard du crédit bancaire et peut agir comme un élément stabilisateur en période de crise, lorsque le crédit a tendance à se raréfier. En outre, comme d’autres instruments de dette, les obligations vertes permettent le partage des risques entre investisseurs, rendant ainsi l’octroi de crédit plus durable.
En 2007, une subdivision de ce marché est apparue, celle des obligations dites labellisées. Ils apportent, outre l'émission de dette (chaque titre de créance a une durée et un taux d'intérêt spécifiques, etc.), certaines additionnalités. L’obligation verte, émise pour la première fois en 2007 par la Banque mondiale, présente des avantages environnementaux et/ou climatiques.
Il s'agit d'un titre né pour lever des dettes, afin que les ressources obtenues grâce à cette levée puissent être appliquées à des projets qui génèrent des impacts positifs. La même catégorie comprend les obligations sociales, les obligations durables, les obligations de transition et les obligations liées à la durabilité.
Ainsi, dans le cadre de la finance durable, il existe actuellement un menu de classes d'actifs qui peuvent être utilisées pour financer des projets d'investissement liés aux thèmes de la durabilité.
En ce qui concerne plus particulièrement les obligations vertes, même si elles ne représentent encore qu’une petite partie du marché mondial de la dette, il s’agit d’une classe d’actifs en forte croissance.
Les ressources obtenues grâce à l'émission d'une obligation verte sont « estampillées », c'est-à-dire qu'elles sont utilisées dans des projets ayant un impact environnemental et/ou climatique positif et qui sont présentés dans le prospectus d'émission de l'obligation.
Un autre aspect important est la transparence dans l'allocation de ces ressources, car les émetteurs doivent générer et maintenir des informations à jour sur l'utilisation des ressources, qui doivent être renouvelées chaque année jusqu'à leur allocation totale.
Selon Annelise Vendramini, coordinatrice du programme de recherche sur la finance durable au Centre d'études sur le développement durable associé à l'École d'administration des affaires de la Fundação Getúlio Vargas, des études montrent que les obligations vertes contribuent à la diversification d'un portefeuille traditionnel composé d'indices boursiers et de matières premières. indice. En ajoutant un indice d’obligations vertes à un portefeuille comprenant ces autres indices, l’investisseur bénéficie d’une faible corrélation ou d’une corrélation négative. Cela signifie qu’en incluant des actifs négativement corrélés dans un portefeuille, il est possible de créer un bilan qui peut contribuer à réduire le risque global.
De plus, comme d’autres instruments de dette, les obligations vertes permettent de partager le risque entre investisseurs.
Sous la pression de la législation nationale, a été établie en 2021 la Politique nationale de paiement pour services environnementaux, qui reconnaît et valorise les activités humaines qui stimulent la conservation et la récupération des ressources naturelles et qui génèrent un service environnemental, étant un moyen de stimuler la les gains d'échelle pour la restauration des forêts dans le pays sont prévus comme l'une des formes de rémunération des services environnementaux, comme le prévoit l'art. 3ème, IV de la loi 14.119/2021.
De même, en 2021, est entré en vigueur le décret n° 10 828, qui a créé le CPR Verde (Certificat de Producteur Rural – Vert). Ce titre de crédit représente la livraison de produits et permet aux producteurs ruraux et autres agents travaillant dans la chaîne agro-industrielle de lever des fonds qui seront utilisés pour financer la conservation des forêts indigènes et de leurs biomes. En d’autres termes, grâce au CPR-Verde, les producteurs ruraux reçoivent des incitations à préserver l’environnement en échange de ressources financières.
La livraison de produits fait référence à la possibilité pour les producteurs ruraux de vendre des articles associés aux activités de conservation ou de récupération des forêts indigènes et de leurs biomes, comme la préservation des sources, la biodiversité, la réduction des gaz à effet de serre, la réduction de la déforestation, etc.
Selon la Climate Bonds Initiative, un groupe de réflexion qui suit et surveille le marché des obligations vertes, fin 2022, avec 15,2 milliards de dollars de dette privée durable répartis dans 86 opérations, le Brésil se classait au premier rang régional (Amérique latine et Caraïbes).
Le gouvernement brésilien a lancé en septembre 2023 le Cadre pour les obligations souveraines durables. Peu de temps après, la même année, le Brésil a lancé une obligation souveraine durable d’une valeur de 2 milliards de dollars. Les ressources ont été allouées au contrôle de la déforestation, à la conservation de la biodiversité, au Fonds national pour le changement climatique (axé sur les énergies renouvelables et les transports propres, entre autres) et aux programmes de lutte contre la pauvreté (Bolsa Família) et de lutte contre la faim (Programa de Acquisição de Food).
La participation aux marchés financiers est essentielle pour conduire la transition vers un système économique durable, en garantissant que les ressources et les investissements nécessaires sont alloués de manière à promouvoir le développement durable et la justice sociale.
Investissements durables, obligations vertes, finance verte, conservation de l'environnement, réduction de la déforestation.
Luciana Lanna est membre de la Coalition brésilienne pour le climat, les forêts et l'agriculture ; associée au Réseau des femmes leaders brésiliennes pour le développement durable ; membre de la Commission du droit de l'environnement de l'OAB/Campinas ; et associé à l'Institut brésilien de gouvernance d'entreprise - IBGC.

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